VerdeP

Paolina

 VERDE 

 
 
 
 
 
 

 

 

D’encre

 

 

Quand le jour s’est mis à décliner, j’ai vu s’étendre au-dessus de ma tête une teinte presque mauve qui découpait le blanc d’une église avant de l’engloutir dans sa nuit. Le jour avait été d’un bleu flottant, pâli par des nuages effilochés ou moutonneux et je m’étonnais de l’intensité de ce ciel profond, épais, d’une couleur solide. Et je pensai à ses yeux, où le soleil noir des pupilles rayonne en jaune sur les crêtes nuageuses et bleutées de ses iris. Et je pensai au soir où j’en verrai la couleur virer à l’électrique, au bleu roi puis à l’indigo et s’approfondir infiniment vers le noir comme la voûte qui me surplombait alors. Je sus qu’aucune étoile ne s’allumerait plus dans ses pupilles élargies toujours plus en abysses.

 

Le jour mort tout à fait m’a laissée dans l’angoisse de ces yeux d’encre.

 

Il m’a semblé préférable de le quitter au plus vite.

 

 

Paysage 

 

 

Son visage devient à ce moment-là un masque qui glisse et disparaît. 

Dans sa chute silencieuse il me dévoile ses traits absolument purs et sereins, absorbés. Il me semble qu’il rajeunit ou qu’il s’ennoblit. Sa peau prend l’aspect du marbre.

À l’abri de ses paupières à demie baissées, il regarde à travers moi, comme par-dessus une épaule et contemple au-delà de mon visage, au-delà de la chambre, et même au-delà du temps, un paysage qui le sidère.

 

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